En France, le tabagisme reste un problème majeur de santé publique avec près de 12 millions de fumeurs réguliers. La majorité souhaite arrêter cette addiction néfaste, mais trouver le moyen le plus efficace n’est pas chose aisée. Entre les substituts nicotiniques, les thérapies comportementales et cognitives, l’hypnose ou encore la cigarette électronique, il existe de nombreuses méthodes pour tenter de stopper la cigarette. Mais toutes n’ont pas fait leurs preuves de la même manière.
Nous allons dans cet article détailler les techniques les plus efficaces, appuyées par des études scientifiques, pour vous aider à arrêter de fumer. Nous aborderons :
- L’accompagnement psychologique par un professionnel de santé
- Les traitements substitutifs nicotiniques
- Les médicaments agissant sur le système nerveux central
- La cigarette électronique
- Les autres méthodes comme l’hypnose ou l’acupuncture
L’accompagnement psychologique, un facteur clé de la réussite
Lorsque l’on souhaite arrêter de fumer, la volonté et la motivation ne suffisent bien souvent pas. Un accompagnement psychologique par un professionnel de santé augmente significativement les chances de succès et permet de prévenir les risques de rechute.
Cet accompagnement peut prendre différentes formes :
- Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) : elles aident le fumeur à modifier ses habitudes et ses pensées liées au tabac. Par exemple, ne plus associer cigarette et café, gérer son stress autrement que par le tabac, etc.
- L’entretien motivationnel : le but est de renforcer la motivation du patient à arrêter de fumer, en valorisant son autonomie et sa capacité au changement.
- Le suivi psychologique : des consultations régulières avec un professionnel de santé (médecin, tabacologue, addictologue, psychologue) qui apporte un soutien psychologique et des conseils personnalisés.
Selon une étude, l’entretien motivationnel double quasiment les chances d’arrêter de fumer par rapport à un simple conseil minimal.
Il existe également des consultations jeunes consommateurs dans la plupart des départements pour aider les 12-25 ans dépendants au tabac.
Les traitements substitutifs nicotiniques, l’alternative la plus efficace
Les substituts nicotiniques restent à ce jour le traitement le plus efficace, avec des taux de réussite de 50 à 70%, pour aider un fumeur à arrêter le tabac. Leur principe est simple : ils apportent de la nicotine pour atténuer les symptômes de manque, tout en réduisant progressivement la dose jusqu’à la suppression complète.
Il en existe deux grandes catégories :
- Les formes transdermiques (patchs, dispositifs transdermiques) qui libèrent lentement de la nicotine pendant 16 à 24h. Ils permettent une imprégnation nicotinique régulière.
- Les formes orales (gommes, pastilles, inhaleur, spray buccal) qui procurent un effet plus rapide mais moins prolongé, en agissant directement au niveau de la bouche et de la gorge.
La Haute Autorité de Santé recommande d’associer patch et forme orale, avec des dosages adaptés au degré de dépendance, pour une meilleure efficacité.
Autre avantage : ces traitements sont désormais disponibles sans ordonnance en pharmacie et remboursés à 65% par l’Assurance Maladie. Ils peuvent être prescrits par un médecin ou d’autres professionnels de santé (chirurgien-dentiste, sage-femme, masseur-kinésithérapeute, infirmier).
Des médicaments pour agir sur le cerveau
Deux médicaments sur ordonnance peuvent également aider les fumeurs à arrêter :
- La varénicline (commercialisée sous le nom de Champix) : elle agit sur les récepteurs nicotiniques du cerveau, atténuant ainsi l’envie de fumer et les symptômes de sevrage.
- Le bupropion LP : cet antidépresseur inhibe la recapture de certains neurotransmetteurs impliqués dans le circuit de récompense et le renforcement positif induits par la nicotine.
Ils sont conseillés en seconde intention, si les substituts nicotiniques n’ont pas permis d’arrêter de fumer. Ils nécessitent une surveillance médicale accrue car ils peuvent entraîner certains effets indésirables (nausées, insomnies, etc). De plus, ils sont contre-indiqués chez les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que chez les moins de 18 ans.
A noter : seule la varénicline est remboursée par l’Assurance Maladie.
Quid de la cigarette électronique ?
Apparue au début des années 2010, la cigarette électronique connaît une diffusion importante en France. Selon le baromètre de Santé Publique France 2022, près d’un quart des 18-75 ans l’ont déjà essayée.
Pourtant, son efficacité dans le sevrage tabagique reste discutée. En 2016, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) estimait que les preuves étaient insuffisantes pour la recommander comme aide à l’arrêt du tabac.
En 2022, l’HCSP actualise ses recommandations :
- La cigarette électronique comporte des risques avérés moindres comparé au tabac combustible.
- Elle peut constituer une aide au sevrage tabagique pour certains fumeurs. Cependant, elle ne doit pas être considérée comme un outil de réduction des risques au niveau populationnel.
- Il est nécessaire d’adopter le principe de précaution concernant son usage chez les non-fumeurs, notamment les jeunes, pour prévenir le tabagisme.
Par conséquent, la cigarette électronique peut dans certains cas aider un fumeur à arrêter, mais elle ne saurait être conseillée en première intention. D’autres moyens dont l’efficacité est mieux établie sont à privilégier.
Hypnose, acupuncture et autres méthodes alternatives
De nombreux fumeurs se tournent aussi vers des médecines alternatives comme l’hypnose ou l’acupuncture espérant ainsi venir à bout de leur addiction. Pourtant, aucune étude scientifique n’a démontré l’efficacité de ces méthodes dans le sevrage tabagique.
Même si elles sont utilisées par certains et semblent parfois fonctionner, ce n’est pas suffisant d’un point de vue scientifique pour les recommander. On parle alors d’effet placebo.
Il est préférable de s’orienter vers des traitements validés scientifiquement, que sont les TCC, les substituts nicotiniques et les médicaments détaillés précédemment.
En résumé, quel moyen choisir pour arrêter de fumer ?
En définitive, c’est bien l’association de plusieurs méthodes qui donne les meilleures chances de succès : un soutien psychologique, des substituts nicotiniques adaptés et éventuellement un traitement médicamenteux si nécessaire.
On peut résumer les étapes clés à suivre ainsi :
- Consulter un professionnel de santé (médecin, tabacologue) pour bénéficier d’un suivi personnalisé
- Entamer un traitement par substituts nicotiniques avec des dosages suffisants
- En cas d’échec, envisager un traitement médicamenteux (varénicline ou bupropion)
- Poursuivre les consultations pour prévenir les rechutes
Grâce aux nombreux dispositifs d’aide existants comme le 39 89 Tabac Info Service ou les applications mobiles de e-coaching, vous pouvez également bénéficier d’un soutien à distance et de conseils au quotidien face aux envies de cigarette.
Alors si vous vous sentez prêt à franchir le pas, n’hésitez plus et foncez ! Votre santé n’en sera que meilleure.